Pour Arte, le dandy parisien co-signe une diatribe féroce sur les dérives de la fast fashion. Le constat : la mode tue. Des hommes, mais aussi la planète. La bonne nouvelle : aux quatre coins du monde, des activistes disent stop aux fringues jetables et préparent la mode de demain. Ouf, tout n’est pas foutu.
Du sang sur nos fringues
Flashback. Le 24 avril 2013 le Rana Plaza s’effondre au Bangladesh. Bilan : 1138 morts. Sous ses ruines, des ouvriers du textile exploités 24h/24 pour produire les sapes que nous achetons chez Zara et consorts. Qualifiée par certains de 11 septembre de la mode, cette tragédie révèle les dérives d’un système hyperconsumériste devenu fou. Les chiffres ? Vertigineux. Deuxième industrie la plus polluante après le pétrole, la mode produit 80 milliards de vêtements par an (700 000 en France, dont ¼ seulement sont recyclés). Côté créateurs, c’est l’overdose. Devenus les poules aux œufs d’or des multinationales du luxe, les couturiers en burn out claquent la porte des grandes maisons (Albert Elbaz, Ralf Simmons…) quand ils ne pètent pas les plombs (cf John Galliano viré de chez Dior).
La révolution est en marche
Alors : shopper éthique ou rester stylé ? Les deux mon capitaine ! Epatant et salutaire, ce docu bourré d’infographies et d’interviews passionnantes part à la rencontre de ceux qui se mobilisent pour façonner une mode à visage humain. Ethique mais pas boring. Comme Daniel Harris, jeune producteur anglais de tweed qui prône un retour au tissage manuel, Sébastien Kopp le boss de Veja, les sneakers green et cools, Danit Peleg, la styliste israélienne qui imprime les vêtements en 3D ou Anaïs Dautais Warmel, créatrice du label frenchy Les Recyclables.
On adore : des experts de la fashion sphère (les journalistes Sophie Fontanel et Alice Pfeiffer ou la célèbre prévisionniste Li Edelkoort doyenne de la Parsons School de New York) décryptent pour nous ces nouvelles tendances. A l’instar de la dernière sensation hype des défilés : le collectif Vetements (fondé par un ex élève de Margiela) qui retravaille des fripes avec un savoir-faire couture (les rédactrices de mode en sont dingues !)
En bref : réaliste mais pas anxiogène, un docu qui fait souffler une bouffée d’air et d’espoir et prouve qu’une autre mode est possible. Réjouissant !
Le 14 septembre à 22H30 sur Arte
Découvrez aussi Dior : le documentaire inédit de Loïc Prigent.
