Après une escapade dans un vignoble bourguignon avec Ce qui nous lie, Cédric Klapisch revient à son premier amour : Paris.
Deux moi, c’est le portrait d’une jeunesse désenchantée. Le réalisateur y dépeint une génération Y accro aux réseaux sociaux et repliée sur elle-même, dont les rôles principaux sont impeccablement campés par la charmante Ana Girardot et le torride François Civil.
Le pitch
Il était une fois Rémy et Mélanie, deux trentenaires parisiens célibataires, habitués à leur routine métro/boulot/dodo et vivant seuls dans leurs appartements respectifs. Ils sont jeunes, ils sont beaux… et pourtant ces deux désabusés de l’amour souffrent du même mal-être contemporain.
Une comédie romantique à la sauce Klapisch
Une rencontre qui finit en love-story ? Ça n’arrivera pas ici. Comme son titre le promet, Deux moi, c’est une anti rom-com au sens classique du terme que livrent Cédric Klapisch et Santiago Amigorena.
Dans ce conte social à la fois touchant et dur, il s‘agit avant tout de deux histoires de solitudes. Celles de deux jeunes gens destinés à se rencontrer, vivant l’un à côté de l’autre sans jamais se voir…
Une critique des réseaux sociaux
Il y a 17 ans, il faisait comme personne le portrait d’une génération “colloc’” dans L’Auberge Espagnole et perçait à jour la difficulté de s’engager à travers Romain Duris dans Les Poupées Russes.
C’est le portrait d’une nouvelle génération triste que dresse ici le réalisateur de la jeunesse parisienne avec des trentenaires qui laissent leur vie, leur goûts et leurs rencards drivés par un algorithme. Terriblements passifs, Rémi et Mélanie déversent une vie qu’ils ne maîtrisent pas chez des psys désopilants campés par Camille Cottin et François Berléand.
“En étant connecté en permanence, on pense avoir accès aux autres, mais c’est en parlant, en dansant, en vivant qu’on rencontre vraiment les gens”, explique Cédric Klapisch. “Avec les applis, la rencontre se déplace. C’est une génération qui a du mal avec la réalité.”
Un portrait sensible de Paris
Il déteste le Paris Musée. On retrouve une fresque émouvante de vrais gens qui ne se rencontrent jamais dans Paris, avec les bobos, Rungis, les mannequins comme les migrants.
Dans Deux mois, Klapisch peint comme personne le Paris d’aujourd’hui dans le quartier de Stalingrad, nouveau repaire de la jeunesse entre les apéros de copines, la ligne 2 du métro aérien et la supérette du coin où l’épicier (Simon Abkarian), personnage secondaire par excellence, tient un rôle de lien social déterminant bien moins superficiel qu’il n’y paraît entre les rayons de riz et de pesto.
En salles le 11 septembre
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