Eric Cantona n’a pas perdu de sa superbe. Toujours aussi charismatique, le voilà qui tient le lead dans Dérapages, une nouvelle série Arte rudement haletante sur le thème de la lutte des classes. Face à lui dans le rôle du grand patron antipathique et désabusé, Alex Lutz s’avère atrocement détestable. Un thriller sombre et brillant réalisé par Ziad Doueiri (nommé aux Oscars pour L’Insulte), dans la lignée de son précédent travail sur Baron Noir.
Descente aux enfers
Ancien DRH limogé, papa de deux grandes filles et mari aimant, Alain Delambre (Eric Cantona) vivote désormais grâce à des petits jobs humiliants. Une énorme entreprise internationale enfoncée dans la panade cherche un bouc-émissaire à placer pour licencier 1 200 employés, bientôt remplacés par des machines.
Son patron (Alex Lutz) organise une prise d’otages factice pour déterminer lequel de ses cadres saura le mieux gérer la crise. Après avoir été mis dans la combine et s’être vu offert un poste, Delambre se prête au “jeu” du recruteur qui choisira le plus compétent. Mais quand on galère au chômage depuis 6 ans, on s’amuse peu du management sauvage des grands patrons. Le pétage de plombs est proche…
La guerre des mondes
Certes manichéen, ce combat entre un chômeur désœuvré contre le patronat et les actionnaires semble perdu d’avance. Tout l’intérêt de l’intrigue réside sur ce fil rouge. Or Delambre semble en avoir sous la basket, et son vieux pote pirate informatique pourrait bien l’aider à infiltrer la matrice.
Narrateur de la série, on sait dès le début que l’ex-DRH est en prison mais sa nouvelle apparence de caïd présage d’un changement d’identité quasi schizophrénique. “Qui est la victime, et qui est le bourreau ?”
Dérapages, les jeudis 23 et 30 avril à 20h45 et déjà disponible en intégralité sur arte.tv jusqu’au 13 mai
© Stéphanie Branchu
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