Elle se prédestinait à l'économie, puis a finalement plongé corps et âme dans l’art culinaire. D’Alain Passard à la Présidence du Sénat, la cheffe de 28 ans Rebecca Beaufour s’émancipe de ses aînés en ouvrant son premier restaurant. Baptisé Dante, en référence à l’auteur de la Divine Comédie, c’est tout naturellement qu’il a élu domicile dans la gourmande rue de Paradis.
Convivialité gastronomique
Si Rebecca Beaufour a cédé aux sirènes des petites assiettes à partager, ce n’est pas par panurgisme trendy mais par envie et gourmandise. Peu importe l’offre pléthorique dans le genre, elle affectionne les grandes tablées où valsent les petits plats dans les grands.
L’ex-étudiante en économie a tout sacrifié sur l’autel de la bonne chère pour se former dans de grandes maisons qui ont souvent flirté avec les étoiles (L’Arpège, La Table de l’Espadon du Ritz ou Le Grand Véfour). Le déclic pour briguer les étoiles de la liberté intervient suite à son expérience auprès de Julien Duboué, l’ex-Top Chef ambassadeur de la nouvelle bistronomie (Boulom, A Noste). C’est décidé, sa table sera décomplexée, audacieuse et chaleureuse.
Des assiettes polyglottes
Rebecca Beaufour connaît le classicisme de la gastronomie à la française et maîtrise les techniques apprises depuis Ferrandi jusqu’aux cuisines du Sénat auprès des Meilleurs Ouvriers de France. Chez Dante, la souriante cheffe mise sur le voyage. En guise de bienvenue, déboulent sur la table de belles tranches de pain brioché que l’on trempe généreusement dans de l'huile d’olive.
Le ton est donné et Rebecca s’affaire aussi bien en cuisine qu’en salle pour conseiller du vin ou servir son petit tour du monde des saveurs : l’Asie avec un bao au porc confit, l’Espagne avec des ravioles de pommes-terre à l’œuf et jambon pata negra ou l’Italie avec des gnocchi au beurre de sauge, le Pérou avec un ceviche, sans oublier les étonnantes tomates brûlés à la vanille, son plat signature.
Hors de question de faire l’impasse sur les desserts régressifs et pourtant légers : profiteroles croustillantes ou le maritozzo, une petite brioche garnie de crème fouettée comme à Rome ! Saisonnalité oblige, certaines propositions ne seront plus à la carte automnale mais déjà nous salivons à la joie de retourner chez Dante pour goûter son katsu sando au bœuf ou ses ravioles de gambas citronnelle basilic.
Un décor doux et vivant
Pour repenser l’espace de l’ancien restaurant Paradis, Rebecca a fait appel à des amis architectes et s’est adjoint les conseils en design de Gilbert Kann pour sélectionner le mobilier avec une prédilection pour les bois blonds. Si la rampe d’escalier de l’ancien paquebot France qui mène à l’étage - qui n’était pas encore aménagé - a été conservée, le reste de l’espace a été entièrement repensé avec un cuisine ouverte par des courbes et des arrondis. Les hôtes peuvent ainsi suivre la douce musique des casseroles et des cuissons qui crépitent. Le petit plus ? Les grandes baies vitrées qui filtrent la lumière peuvent s’ouvrir complètement sur la rue. On s’y sent comme à la maison.
Ouv. midi et soir du mardi au samedi. Menu midi 25 € (entrée, plat, dessert), menu découverte 65 €, à la carte de 8 à 22 €.
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