Repenser le couple avec la relation libre

Comment penser le couple libre en sexo ?

Entre jalousie, liberté salvatrice, états d'âme et passion sexuelle, comment appréhender la relation libre ? Témoignages, conseils, mises en garde : on vous dit tout. 

 

Un réseau social affriolant pour explorer sa sexualité

Avis aux éternel·le·s curieux·ses pour qui “sexualité” rime avec “explorer”. Véritable safe place de la rencontre libertine, Wyylde s’impose comme le réseau social le plus sexy du moment. L’idée ? Rejoindre une communauté bienveillante où tout le monde s’amuse et assouvit ses fantasmes dans le respect de l’autre… et du consentement, évidemment. Pour se libérer à deux ou à plusieurs, Wyylde provoque les rencontres d’une nuit qui deviendront peut-être des rendez-vous coquins réguliers, encourageant ses membres à repousser leurs limites et mettre de côté la peur de l’inconnu. 

Avouez : s’envoyer en l’air avec une personne du même sexe vous titille. À moins de souhaiter pimenter votre vie de couple en invitant une tierce personne dans votre lit ? Ou quatre, ou cinq ? Et pourquoi pas s’essayer au candaulisme ? Cette pratique, particulièrement en vogue parmi les ultilisateur·trice·s de Wyylde, vise à partager son ou sa conjoint·e avec un·e ou plusieurs partenaires (et admirer le résultat, évidemment). Pour assouvir tous ses désirs, il suffit de s'inscrire, de personnaliser sa présentation et de partir en exploration parmi les profils qui s’affichent sur le site. On devient “adepte”, on suit leurs actualités, on papote sur le chat et on fait confiance à la team modération qui veille à la bonne conduite de toutes et tous. Votre nouveau mantra : a-mu-sez-vous !

Toutes les informations à retrouver sur wyylde.com. Abonnements d’un mois, trois mois ou un an entre 10,83 € et 24,90 € par mois.

 

Jamais sans ma moitié

couple hétérosexuel

Le couple hétérosexuel classique associe un homme et une femme. Ils doivent s'aimer, se chérir et se suffir. Nos grands-parents vivaient ainsi. Nos parents ont appliqué ce schéma et nous les avons suivis sur ce sentier qu’est la normalité. La normalité du couple. Ce que l’on attend de nous. Mais voulons-nous toujours, à notre époque, de cette figure que l’on nous impose ? Une grande majorité ne se questionne même pas. Pour d’autres, c’est différent. “Je suis peut-être déviante, mais je ne vois pas coucher avec le même mec toute ma vie”, commence par nous expliquer Sabrina à la terrasse d’un bar, menthe à l’eau à la main. “Je peux aimer un mec, être bien avec lui mais je fais une différence entre l’amour sentimental et l’amour physique”, détaille de son côté Leila, 38 ans, enseignante dans le primaire et maman d’un petit garçon. Ce qui les intéresse ? Le couple libre

La jeune femme aimerait sauter le pas mais un élément la dérange : “Mon mec, c’est lui le problème. Car moi je suis convaincue. On est bien ensemble, mais il ne m’a jamais suffi. Il ne me suffira jamais. J’aime la vie, j’aime m’amuser. Sans remettre en cause mon rôle de compagne et mon investissement dans ma vie familiale, je ne vois pas pourquoi je me contenterais de lui seul au lit. C’est peut-être égoïste, mais j’en veux plus.”

Les mots et les motivations sont clairs. Pas de doute là-dessus. Et quand on lui demande ce qu’en pense son cher et tendre, Leila est directe : “Il est contre, aucune négociation possible. Ça me désole. Selon lui, on s'appartient l’un-l’autre et c'est tout !” Cette notion de propriété, voilà le cœur du problème. Notre société et l'éducation reçue nous ont inculqué un modèle : un papa, une maman et rien d’autre. Tout ce qui se passe en dehors de ce cadre est jugé absurde, voire effrayant. Nous avons beaucoup de mal à l‘accepter et à faire différemment.

Rose a, quant à elle, un avis mesuré (ou pas !) sur cette question : “Si mon mec est avec une autre meuf, je la bute et lui, je l’enterre. C’est hors de question qu’il fréquente quelqu’un d’autre.” Rassurante et tolérante sont les mots qui la définissent le mieux.

Daniel est, pour sa part, un modèle d’ouverture d'esprit. “Ma femme est à moi. Que ça se passe bien ou mal entre nous, je ne pourrais jamais laisser un autre mec la toucher. Par contre, si elle veut un truc à trois avec une autre femme, je ne dis pas non !” Quand il s’agit de satisfaire ses fanstames, l’homme oublie ses principes et change rapidement d’avis. 

Ces êtres ont du mal à remettre en cause leurs croyances, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Elles se sentent spoliées de leur dû. En imaginant leur partenaire fricoter avec un ou une autre, ils et elles ont l'impression de ne plus exister, d'être déclassé·e. Cette vision capitaliste du couple les bloque et les empêche de vivre d’autres aventures. 

 

Les aventuriers du love

Couple libre

On pourrait se dire que la notion de couple libre est une mode pour bobos pervers en mal de sensations fortes, mais ce serait nier une réalité. Le couple libre ou non-exclusif n’est pas nouveau. Cela concerne de nombreuses unions à travers la France et ce, peu importe la catégorie socio-professionnelle. Que recherchent-ils ? Pourquoi s‘être lancé là-dedans ? Comment cela fonctionne ? 

Ethan, Denise et Sonia ont répondu à mon appel. Les trois sont en couple depuis des années, ont un crédit immobilier ou pas, matent Koh-Lanta ou une autre bêtise, vont pitoyablement le samedi matin faire les courses dans un centre commercial bondé, mangent parfois (un peu trop) au fast food parce qu'ils aiment le gras, se pètent les points noirs du nez et du dos en pyjama devant une série sans intérêt et s'autorisent même quelques flatulences au lit. En gros, une vie de couple classique. Mais ces trois-là sont aussi en couple libre. 

Les motivations de Sonia ? “J’en ressentais le besoin, par insatisfaction par rapport au nombre de rapports sexuels dans mon couple. Je ne me sens pas la propriété de mon mari et j’ai le besoin de toucher d'autres corps”. Celles d'Ethan ne sont pas si éloignées : “Je suis un cœur d’artichaut avec une grosse libido. On en a parlé pendant deux ans avant de se lancer. Il y a eu beaucoup de communication et des moments compliqués. On est passé par le libertinage, puis on a ouvert notre couple assez vite ensuite.” L'appétit sexuel, l’envie de voir et d’essayer autre chose avec d'autres personnes. Voilà l’argument numéro un. Même si on aime sa moitié, le souhait de s’envoyer en l’air à côté pousse des couples à opter pour une non-exclusivité. 

Denise est une fervente supportrice de ce mouvement. Elle a pris le temps d’y réfléchir et a même listé les bons points de ce batifolage autorisé : “Je m'étais déjà questionnée sur le sens de l'exclusivité sexuelle au sein d'un couple, et aussi sur les frontières entre amitié, amour et relations intimes. Donc on en a parlé et on a décidé d'adopter ce mode de fonctionnement. Cela m’apporte de la liberté et une forme de sécurité. Je peux me lier de quelque façon que ce soit avec quelqu'un, sans que ça remette en question ma relation préexistante. Au sein de mon couple : aucun de nous n'est frustré ni ne se sent limité. On a une relation plus saine, je dirais.”

Le secret pour se lancer dans le couple libre réside dans l’état dudit couple. Une union bancale, qui tente de sauver les meubles, qui ne communique pas ou qui n’a pas une vie sexuelle conjointe épanouie ne sera pas armé pour tenter l’aventure. Le couple libre fonctionne lorsque le couple est armé, solide, qu’il coquine encore et de manière régulière. Mais surtout, il doit communiquer honnêtement, ne rien se cacher, parler de ses envies, désirs et fantasmes. Il faut accepter les souhaits de l’autre. Si la jalousie s’immisce, alors vous foncerez dans le mur. 

 

Dans la pratique, ça donne quoi ?

Pour la psychologue et sexologue Marine Henry, il y a un point primordial : “Il faut établir des règles strictes, une confiance absolue, avoir des valeurs et des projets de vie communs et une communication sexuelle.” Allons vérifier tous ces points auprès de nos témoins. 

Denise a fait dans la simplicité : “On se parle et on s'écoute. Il n’y a pas vraiment d'interdits. On a exprimé ce qui nous rendait inconfortables. Pas touche à la famille ou aux proches.” Sonia est plus succincte : “On ne se raconte pas tout et on ne voit pas nos amant·e·s chez nous.” Les règles sont importantes et différentes selon les couples. Ne pas tomber amoureux, pas plus de trois fois avec la même personne, seulement le week-end, interdiction de s’inscrire sur les applications… Les conditions ne manquent pas. Mais elles ont pour objectif de protéger le couple initial un minimum. Une fois cela établi, il et elle peuvent se lancer. 

Ensuite, les hommes et les femmes ne concourent pas à armes égales. Une femme hetérosexuelle “sur le marché” aura face à elle des hommes peu regardants quant à sa situation personnelle et seront prêts à tout pour se glisser dans son lit. Pour ces messieurs, c’est plus compliqué puisqu’un homme en couple libre devra combattre les doutes : la gent féminine se demandera s’il n'est pas en train de tromper sa copine. 

 

Que doit-on en penser ?

Couple libre opinion

“Le couple libre n’est pas une déviance et/ou ne vient pas combler un manque. Il n’y a pas de normalité dans un couple. Chaque couple fait ce qu'il veut et décide ce qui lui va le mieux. Le plus important est d'expliquer ce que l’on aime et ce que l’on ne veut pas”, vient conclure la psychologue. 

Le couple libre apporterait même bonheur et épanouissement comme l’admet Denise, en couple libre depuis cinq ans : “Ma manière de voir le couple libre, c'est la liberté, je suis mariée mais je n'appartiens à personne, ni mon corps ni mon âme. Je n’ai qu'une vie et je ne veux pas me limiter aux injonctions judéo-chrétiennes. J'ai envie de disposer de ma sexualité comme je l'entends. Depuis que l'on a fait ce choix, ça va beaucoup mieux entre nous. Je suis peut-être plus cool et lui plus demandeur. Ça a équilibré notre couple.”

Ethan, novice et rêveur, se lâche même sur ce courant : “Le couple libre, c’est quoi ? D’abord, c’est une affirmation politique. Une façon de dire que l’on est éduqué, que l’on refuse le truc tout fait. Ensuite, c’est une affirmation de mes propres valeurs. Humaines, éthiques. Et c’est une liberté qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, resserre des liens lorsque l’on est sincère avec soi et les autres. Par définition, dans un couple libre on perd l'exclusivité donc oui, il faut composer avec ça. Mais pour moi, si on est jaloux, c'est qu'on touche à une insécurité qui part d'autre chose, et ça vaut le coup d'aller creuser pour avancer, pour soi.” Naïf ou rusé, je vous laisse en juger.

Cependant, tout n'est pas rose. Malgré toute la bonne volonté du monde, certaines personnes en sortent déçues : “La jalousie, je n’ai jamais pu passer au-dessus. On était pourtant d’accord tous les deux. Mais je me sentais comme dépossédée. J'ai pété un câble. Notre couple n’existait plus après ça”, confesse Pauline, qui a testé le couple libre durant un an. Djibril a essayé 6 mois et il ne retentera l'aventure pour rien au monde : “Ça a surtout affecté notre relation. Le contrat était clair, mais dans les faits, c'est plus compliqué. Ça a abîmé notre base de confiance, et plus d'un an après, nous en payons encore les frais.”

 

Au final, qui croire ?

Peut-être vous-même ? Vous êtes votre seul juge. Vous vous connaissez. Vous n'avez pas besoin de vous forcer et d'essayer coûte que coûte. Parlez-en à votre partenaire de vie et si l’envie vous prend, lancez-vous. Le plus bête serait de vouloir suivre une mode. N’oubliez pas qu’un couple qui va mal, qui tente par ce moyen de rebooster son histoire, débutera ce périple affaibli.

Si vous avez confiance en l’autre et que vous l'aimez profondément autant que vous aimez (tout aussi profondément ) le sexe, alors le couple libre est peut-être fait pour vous…

Découvrez aussi éjaculation précoce : causes, symptômes et solutions et où faire l’amour à Paris ? 

écrit par

Autres suggestions

La semaine de Do It

Inscrivez-vous à notre newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter