Sortez les mouchoirs ! Que vous ayez lu ou non le roman de Christine Angot Un amour impossible, préparez-vous à être bouleversée par l’adaptation subtile de Catherine Corsini avec, en tête d’affiche, une Virginie Efira renversante. L’histoire du film ? Celle de la rencontre des parents de la chroniqueuse de On n’est pas couchés et de la terrible relation qu’elle entretient avec son père. Pourquoi vous allez aimer:
Une Virginie Efira bouleversante
Dans le rôle de Rachel, une jeune femme modeste employée de bureau à Châteauroux dans la fin des années 50, Virginie Efira crève l’écran. On l’a aimée dans la peau de la coach pimbêche dans Le grand bain, on est bluffée par son jeu de femme forte et indépendante dans Un amour impossible. Lorsqu’elle rencontre Philippe (Niels Schneider, qui incarne à merveille son personnage de pervers narcissique), un beau jeune homme cultivé issu d’une famille bourgeoise, Rachel tombe sous le charme. Si cette passion est rapidement avortée par le départ de Philippe à Paris, elle donne naissance à Chantal (comprenez Christine Angot dans la réalité), que Rachel élèvera seule. Si Chantal est jouée par quatre actrices différentes, de son enfance à son âge adulte, la majorité du film repose sur les épaules de la belle belge, qui incarne talentueusement une femme hors du commun tout au long de sa vie (jusqu’à porter à merveille les cheveux gris à la fin du film!)
Une adaptation aux petits oignons
Fidèle mais pas collée au texte, évocatrice mais pas trash, Catherine Corsini épate dans son adaptation d’une histoire a priori compliquée à mettre à l’écran. Car Philippe, un pervers narcissique qui refuse de donner son nom à son enfant, brisera insidieusement la vie de Rachel et Chantal. S’il accepte de la voir occasionnellement puis de plus en plus souvent, on comprend assez vite que ce père entretient une relation incestueuse et manipulatrice avec sa fille pendant des années. C’est pourtant avec une grâce sans pareil que la réalisatrice parvient à suggérer l’horreur grâce à une réalisation ciselée.
Verdict
Bien que le dernier quart d’heure du film soit un peu longuet, la réalisatrice réussit l’exercice périlleux de l’adaptation haut la main. Inspirée des films de la grande Jane Campion (rien que ça) Catherine Corsini parvient à mettre à l’image une vie entière et du temps fragmenté de la souffrance sans fausse note à travers des voix off ou du face caméra diablement efficace. Les acteurs, sincères et crédibles, envoient du lourd dans les rôles compliqués d’une mère aveuglée et d’un père terriblement pervers. On valide !
Au cinéma le 7 novembre
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