Pourquoi faut-il foncer voir Everybody knows ?

Everybody Knows

Il fait l’ouverture du Festival de Cannes et connaît déjà une promo d’enfer : le dernier film d'Asghar Farhadi, qui rassemble le couple le plus glamour d’Hollywood (Penélope Cruz et Javier Bardem) n’a rien à envier aux précédents films du réalisateur iranien. Quatre raisons de courir voir le film.

Parce que le pitch est captivant

À cheval entre le drame familial et le thriller, le film se déroule dans un petit village viticole d’une campagne espagnole. Pour assister au mariage de sa soeur, Laura (Penélope Cruz) revient d’Argentine où elle est installée avec son mari et ses deux enfants. Elle est accueillie par toute sa famille et par Paco (Javier Bardem), son grand amour de jeunesse. Le soir du mariage, Irene, la fille de Laura, est enlevée. Ce kidnapping crapuleux déclenche les tensions et les non-dits familiaux qui nous tiennent en haleine du début à la fin. Dans ce huit-clos villageois, le scénario mêle jalousies, trahisons, secrets, liens familiaux empoisonnés : bref, tous les ingrédients nécessaires pour vous accrocher pendant un peu plus de deux heures.

Parce que Penélope Cruz et Javier Bardem sont renversants

Si les deux acteurs n’en sont pas à leur coup d’essai ensemble, ils se montrent particulièrement talentueux dans ce film joué dans leur langue natale, l’espagnol. Alors que Javier Bardem incarne tout en sobriété l’ancien amour de Laura prêt à tout pour retrouver sa jeune fille, Penélope Cruz est époustouflante dans le rôle de la mère écorchée vive : le plus souvent les larmes aux yeux, sans maquillage, habillée à la va-vite, la muse d’Almodovar joue juste, sans tomber dans le pathos de ce rôle difficile.

Parce que... Asghar Farhadi

Le réalisateur avait ce scénario dans ses valises depuis… cinq ans ! Pourquoi a-t-il mis autant de temps à donner naissance à ce film ? Sûrement pour soigner toutes ses images joliment étudiées, revisiter ses obsessions des mécaniques familiales, ou pour travailler l’écriture de chaque personnage dont tous les détails comptent. Les atmosphères, comme la joie à l’espagnole qui ouvre ce drame, rappellent les meilleurs films de Pedro Almodovar. On connaissait surtout le cinéaste depuis le succès du film très primé Une séparation en 2010 qui se déroulait à Téhéran, on le redécouvre bien loin de sa culture iranienne, dans cette Espagne rurale où se déroule un drame dense mené d’une main de maître.

Pour (re)découvrir le Depardieu argentin

Si vous ne connaissez pas Ricardo Darin, vous n’avez plus d’excuse pour ne pas aller voir ce film ! Mari pieux et désespéré de Laura, l’acteur incarne Alejandro, le personnage autour duquel se cristallise la majorité des questionnements de l’intrigue. La star argentine, qui avait déjà marqué les esprits dans Les nouveaux sauvages (2014), réussit ce rôle haut la main et nous embarque très vite dans l’engrenage infernal des secrets de cette famille espagnole.

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