C’est le documentaire cheesy et hyper fourni qui ravira les fans de Britney Spears. Il faut dire qu’aux manettes de l’enquête et à la réalisation, la journaliste de Rolling Stone Jenny Eliscu – qui la connaît personnellement – et la cinéaste Erin Lee Carr éprouvent elles-mêmes une admiration sans fin pour la chanteuse.
Britney VS Spears, leur documentaire à quatre mains, est disponible sur Netflix depuis le 28 septembre. C’est l’événement people de cet automne, diffusé quelques semaines après la demande de son père Jamie Spears de quitter la tutelle de sa fille. Vous croyiez tout savoir sur cette affaire de gros sous ? Détrompez-vous.
Les soutiens à la rescousse
Il fallait au moins des fans de la première heure pour (enfin) humaniser la cible préférée de la presse à scandale. Pour une fois, le choix est d’ailleurs fait de ne pas revenir sur l’événement du crâne rasé de 2007. Pas besoin. Surtout quand on sait que la soirée qui l’a propulsée dans l’enfer de la tutelle se passe un an après, lorsque Britney refuse de rendre leurs enfants à Kevin Federline au point de rameuter la police et une flopée de photographes.
En plus d’archives de concerts mythiques et de coulisses des grands jours, Erin Lee Carr et Jenny Eliscu prennent le parti de faire témoigner – entre autres – ses soutiens historiques. À savoir son ancienne assistante Felucia ainsi qu’une proche choriste, mais surtout son ex Adnan Ghalib, ancien paparazzi qui a vécu à ses côtés les débuts de l’engrenage judiciaire et apporte pudiquement au téléphone un manifeste contre sa famille, affirmant l’isolement total de la chanteuse après son divorce.
Pop star ou cash machine ?
Pendant les 13 ans de sa mise sous tutelle, Britney est infantilisée et brutalisée. Pas de carte de crédit, pas de chéquier : “Si elle n’est pas sage, elle perd ses enfants.” Pouvoir, contrôle, conspirations : la star a récemment affirmé avoir été droguée au lithium, puis forcée à garder son stérilet et à accepter une tournée pendant que ses managers successifs, avocats et porte-parole de la famille ont empoché un véritable pactole sur son dos. Pour le prouver, une source anonyme a dévoilé aux enquêtrices des documents inédits et accablants...
Un docu (trop) dense
On sent que tout ce petit monde a souhaité participer à ce documentaire événement et mondialement diffusé sur Netflix (le quart d’heure de gloire pour les témoins ?), et c’est ce qui perd un peu le spectateur : trop de témoignages, trop de name-dropping, trop vite enchaînés pour tout faire rentrer dans 1h30…
Il faudrait presque prendre des notes pour retenir les noms des uns et des autres, adjuvants ou opposants (avocats en tout genre, managers, amis, connaissances, ou le passage désolant du médecin gériatrique à la retraite qui l’a jugée démente mais refuse de l’assumer).
Et finalement, on ne comprend pas vraiment pourquoi le père a géré la tutelle de sa fille plutôt qu’un indépendant professionnel, alors qu’il s’agit de LA question à laquelle il fallait répondre. Surtout quand on sait que Jamie Spears, piètre gestionnaire, avait déjà été surendetté… Dommage : l’ex-assistante (sorte de nounou omniprésente) semble avoir des vérités à sortir, mais préfère se protéger de cette famille de fous.
Documentaire déjà disponible sur Netflix
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