© Musée d'Orsay par Allison Bellido.
Alerte aux fans inconditionnels d’impressionnisme. Le Musée d’Orsay propose une toute nouvelle expo centrée sur le peintre Gustave Caillebotte à l’occasion du 130e anniversaire de sa mort. Entre ses représentations de la bourgeoisie dans le Paris du XIXe siècle et ses décors nautiques des fleuves franciliens, l’exposition s’apparente à une balade super agréable. À booker immédiatement !
Un regard d’artiste
Gustave Caillebotte est l’un des premiers à peindre une version réaliste de la vie urbaine du XIXe siècle… au lieu de vendre du rêve. Il peint par-dessus tout les hommes de son époque : plus de 70 % de ses œuvres en font un sujet de prédilection. Ses peintures illustrent sa vie bourgeoise, marquée par la fraternité et les valeurs du travail, de l’égalité et de la solidarité, notamment dans son célébrissime Les Raboteurs de parquet, où il met à l’honneur les travailleurs urbains. Très politique, non ?
Son regard est aussi un vrai miroir de ses interrogations sur sa propre identité d'homme et ses tentatives (en avance sur son temps !) de dépasser les antagonismes de classe. Caillebotte propose de nouvelles représentations de la virilité, notamment via le costume masculin, entre l’ouvrier en blouse ample et le bourgeois en redingote classy. Son exploration du corps des hommes révèle son intérêt pour les attitudes viriles et décontractées, surtout avec les figures de l'ouvrier et du sportif. Mais Caillebotte ne représente pas que des hommes fans de gonflette et à grands chapeaux : il dévoile aussi des aspects plus intimes et considérés comme féminins dans la vie bourgeoise, comme les moments de détente ou de toilette. Hyper controversé pour une époque qui préférait représenter la bienséance !
Les hommes et la société
Au-delà de ses représentations de personnes, l'artiste peint aussi des scènes modernes, telles ses grandes vues de Paris au milieu desquelles se baladent des portraits souvent solitaires. Coup de cœur pour ses illustrations de l’urbanisme parisien de la deuxième moitié du XIXe siècle, où il peint les balcons, les nouveaux bâtiments haussmanniens et la végétation urbaine : on dirait vraiment qu’il prend la vie de Paris en photo depuis sa fenêtre.
Sa famosa série de canotage illustre une masculinité sportive, où effort physique se conjugue au plaisir dans la belle nature, sans le flirt souvent représenté par ses contemporains. Dans ses dernières années, retiré à Petit-Gennevilliers non loin de Paris, il s’adonne à sa passion pour le yachting. Ses œuvres témoignent des transformations sociales et des tensions autour des notions de masculinité et de genre à la fin du XIXe siècle. Caillebotte, une girlboss ?
Caillebotte. Peindre les hommes. Au musée d’Orsay. Du 08 octobre 2024 au 19 janvier 2025.
© Musée d'Orsay par Allison Bellido.
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