Aller se poser dans un joli fauteuil rouge pour profiter des meilleurs spectacles du moment après une après-midi bronzette à flâner en terrasse ? On signe ! Demandez le programme pour ce mois d’avril : Grégory Gadebois nous fait l’honneur de revenir pour Des Fleurs pour Algernon, la pièce qui l’a révélé, la grande Catherine Hiegel nous fait pleurer dans le rôle d’une femme agée, et on se marre devant la romcom nommée aux Molières Je m'appelle Georges…et vous ?. À réserver fissa avant le sold out !
Des fleurs pour Algernon
Le pitch. Après la réussite de l'accroissement cérébral d’Algernon, une souris de laboratoire, deux scientifiques tentent la même expérience sur un humain, Charlie Gordon (Grégory Gadebois). Avec un Q.I. qui ne dépasse pas 68 et une folle envie d’apprendre motivée par sa professeur Miss Kirian dont il est amoureux, le pauvre se retrouve à subir maintes opérations pour devenir intelligent. Dès lors, Charlie découvre un monde qu’il comprend enfin et entame un combat pacifique contre Algernon vers le savoir, mais surtout contre lui-même…
Pourquoi vous allez aimer ? Tout droit sorti du cerveau de Daniel Keyes, Des Fleurs pour Algernon est à l’origine une nouvelle de science-fiction. Et mêler SF et théâtre peut relever du défi… Mission accomplie entre la mise en scène épurée mais expérimentale de Anne Kessler et avec l’excellent Grégory Gadebois (Angèle et Tony, J’accuse, Le Fil…), qui a gagné – et amplement mérité – en 2014 le Molière du seul-en-scène pour cette pièce. Si le texte est passionnant, l’interprète le rend d’autant plus fascinant dans une impersonation parfaite et impressionnante de ce simplet qui devient l'intello suprême. Ainsi, dans ce trip philosophique, on passe par toutes les émotions : on rit, on pleure, on s'émerveille de la beauté des sentiments plus que de l’intelligence humaine, sans oublier la talentueuse leçon d’interprétation de Grégory Gadebois. À (re)voir absolument.
Des fleurs pour Algernon, Théâtre du Petit Saint-Martin, 17 rue René Boulanger, Paris 10e. Jusqu’au 27 avril 2025. Du mercredi au samedi à 21h. Dimanche 18h.
Je m'appelle Georges… et vous ?
Le pitch. Georges (Grégori Baquet) vient de se faire larguer. Pas ouf. Il déménage dans un nouveau quartier et découvre un beau matin que les résidences autour de son appartement portent le nom de toutes ses ex. Encore moins ouf. Dès lors, quand une future résidence en construction à Châtenay-Malabry au nom de “Villa Emilie” s’apprête à voir le jour, Georges n’y voit qu’un seul présage : le prénom de son prochain amour. Reste à voir si sa recherche d’une Emilie ne le perd pas dans sa quête de l’amour…
Pourquoi vous allez aimer ? Vous avez l’impression que des prénoms vous poursuivent ? Ou l’on vous a déjà peut-être même jugé sur le vôtre ? Réservez vos places direct. Dans un décor aux allures de BD, la narration de cette pièce se fait au travers des prénoms de chaque personnage, mais aussi des pensées de Georges, totalement superstitieuses (mais franchement, on relate). On a rigolé devant la ribambelle de personnages barrés, toujours nommés, et aux dialogues à l’humour subtilement loufoque. Notre coup de cœur ? L’acteur Etienne Launay qui nous a tordu de rire dans chacun de ses rôles. Toute fraîchement nommée aux Molière, cette comédie romantique, portée par le texte de Gilles Derek et la mise en scène d’Eric Bu aussi touchante qu’amusante, ravira vos cœurs et vos zygomatiques.
Je m’appelle Georges… et vous ? Théâtre Actuel La Bruyère. 5 rue la Bruyère, Paris 9e.
Du jeudi au samedi à 21h et les dimanches à 17h. Jusqu’au 31 mai 2025.
Les Gratitudes
Le pitch. Michka est atteinte d’aphasie : elle perd ses mots. Un drame pour cette ancienne parolière dont les phrases ont enrichi la vie. Un drame en suivant un autre, elle termine en EHPAD. Mais avant de tout oublier, Michka aimerait au moins retrouver le couple qui l’a sauvée étant petite. Dans cette quête, elle est épaulée par Marie, une jeune femme qui vient lui rendre visite, et qui est comme sa fille, mais aussi par un orthophoniste, Jérôme, qui se prend d’émotion pour cette aînée.
Pourquoi vous allez aimer ? Comment ne pas être émue face à la géniale Catherine Hiegel, attendrissante au max dans le rôle de cette vieille dame ? Cette pièce, adaptation libre du roman du même nom de Delphine de Vigan, est poignante de sincérité par les thèmes qu’elle aborde : la perte, la réparation, mais surtout la mémoire, dans le sens large du thème. Sa mise en scène de Fabien Gorgeart, où la musique tient une grande place, donne des airs de comédie musicale à la pièce, quand la pureté du décor nous plonge dans un focus sur les émotions profondes des liens entre les personnages. Un spectacle qui nous tire les larmes et nous donne envie d’appeler tous nos proches dès qu’on pousse les portes de la sortie.
Les Gratitudes, Théâtre du Petit Saint-Martin, 17 rue René Boulanger, Paris 10e. Du mercredi au samedi 19h. Dimanche 16h. Jusqu’au 27 avril, dates supplémentaires les mardis 15 et 22 avril à 19h
Lily et Lily au Théâtre de Paris
Le pitch. Bienvenue à Hollywood ! En 1935, la star du cinéma, c’est elle : Lily Da Costa. Pour vous la décrire en quelques mots : diva charismatique et alcoolique, croqueuse d’hommes, ayant épousé un bel aristocrate espagnol sans le sou et dont l’agent ne supporte plus les caprices. Un ancien amant refait surface tandis que ses domestiques planifient maladroitement son enlèvement afin de toucher une rançon. Au milieu de ce sacré bazar surgit Deborah, la sœur jumelle de Lily. Cette authentique pécore, débarquée de son Minnesota avec son mari pasteur, compte bien remettre de l’ordre dans la vie de cette cause presque perdue. Quitte à devoir enfiler ses escarpins et ses robes à paillettes…
Pourquoi vous allez aimer ? Dire que Lily & Lily est une comédie culte relèverait de l’euphémisme. Incarnée par l’incomparable Jacqueline Maillan en 1985 (un carton plein ! ), cette pièce renaît aujourd’hui grâce à la merveilleuse Michèle Bernier, décidément Reine des planches capable d’enrober tout un public en quelques mots. La comédienne campe les deux personnages à la fois, enfilant tour à tour chapeau de paille et robes du soir à un rythme effréné. Quelle énergie ! Pour servir la mise en scène de Marie-Pascale Osterrieth : un décor de boudoir follement girly et une troupe qui dépote, déroulant avec brio un texte hilarant qui vous colle le sourire de bout en bout. Mention spéciale évidemment pour Francis Perrin, dont la complicité évidente avec Michèle Bernier vous flanquera forcément quelques fous rires.
Lily et Lily, Théâtre de Paris, 15 rue Blanche, Paris 9e. Jusqu’au 27 avril 2025.
Roman Frayssinet à L’Olympia
Le pitch. Impossible de vraiment pitcher un spectacle de Roman Frayssinet ! Ce qu’on peut vous dévoiler, c’est que l’humoriste a encore des valises d’anecdotes hilarantes à nous raconter comme au café ! D’ailleurs, au café, il écoute les conversations de filles ignorant les red flags de leurs mecs. Il rit en repensant à ce monsieur à Monaco qui n’arrivait pas à sortir de sa Ferrari. Avoue que son appartement de banlieue est si grand que lui et son chat s’y perdent. Confesse avoir très envie de faire l’amour à une “grosse dame”. Raconte comme il perdait aux échecs contre le débile de son collège. S’émerveille de la pluie. Se méfie de son neveu élevé en Allemagne. Raconte n’avoir pas réussi à arrêter la clope. En clair : Roman raconte la vie comme personne, et on en redemande.
Pourquoi vous allez aimer ? On avait adoré ses premiers spectacles, entre les réflexions méta d’un Parisien sous psychotropes qui cherchait à apprivoiser son grand corps puis celles d’un humoriste que l’on reconnaît dans la rue, qui a troqué le chichon contre des soirées chill avec son chat sphynx. Les punchlines s’enchaînent sans fil apparent (et pourtant, le texte est ciselé) et l’impro semble s’imposer naturellement aux moments les plus opportuns dans ce petit bonbon qui file à la vitesse de la lumière.
Attention : ce nouveau seul-en-scène de Roman Frayssinet ne se joue pas en ce moment, mais il faudra être au taquet le 9 mars pour attraper les places de ses Olympia prévus pour novembre prochain. On vous prévient : le sold out va arriver très vite.
Roman Frayssinet dans Ô Delà, prochaines dates à partir du 26 novembre à l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris 9e. Réservations disponibles à partir du 9 mars.
© Quentin Eveno
ENcore une journée divine au théâtre des bouffes parisiens
Le pitch. Robert, un thérapeute et essayiste (qui adore parler de son roman), ne supporte plus de voir ses patients stagner sans aller mieux. Il abandonne les méthodes traditionnelles de réflexion et d’introspection, et met les pieds dans le plat. Interné en hôpital psychiatrique dans une chambre terne, froide et dénuée de décoration, il raconte à un confrère médecin et son infirmière ses ambitions de changer le monde, de révolutionner l’aide aux patients, de devenir riche et connu et d’enfin épouser Wendy. Mais Robert est-il vraiment interné par choix, pour son expérience ? Qu’est-il arrivé à son frère récemment disparu en mer, laissant derrière lui un frère éploré et une veuve ?
Pourquoi on a aimé ? Encore une journée divine sonne le retour de François Cluzet sur scène après 25 ans d'absence sur les planches. C’est un seul-en-scène captivant, dont l’intrigue est totalement déroutante : que croire lorsque le narrateur de l’histoire s’avère ne pas être fiable ? Le rôle campé par François Cluzet happe toute notre attention, car en réalité, le médecin de garde et l’infirmière n’apparaissent jamais sur scène : c’est au public qu’il adresse ses pensées. D’abord debout, agité et tonitruant, le personnage de Robert s’affaisse peu à peu, jusqu’à finir la pièce prostré et gémissant, absorbant totalement le public dans sa descente vers la folie. 1h30 de spectacle que l’on ne voit pas passer et qu’on voudrait déjà revoir !
Encore une journée divine au Théâtre des Bouffes Parisiens, 4 rue Monsigny, Paris 2e. Jusqu’au 18 avril 2025.
Peau d'homme au théâtre montparnasse
Le pitch. Venise, 16e siècle. Bianca doit épouser Giovanni, un homme dont elle ne connaît rien. Dévastée, elle consulte sa marraine, femme célibataire et inventrice un peu fofolle. Celle-ci lui révèle un secret : elle possède une peau d’homme, qui transforme quiconque la porte en garçon. Elle s’en vêtit, devient Lorenzo et part explorer le monde des hommes pour rencontrer et mieux connaître son promis. Mais c’est une révélation : les hommes vivent bien mieux que les femmes. Pourquoi eux peuvent-ils se baigner à la rivière, boire à la taverne et se faire pardonner l’adultère, alors que les femmes passent leurs journées silencieuses sur un tabouret à attendre un mari ou un bébé ? L’aventure de Bianca prend un tournant inattendu : son futur époux est gay, et il apprécie particulièrement Lorenzo, mais pas vraiment Bianca.
Pourquoi on a aimé ? On adorait déjà Laure Calamy dans Dix pour cent, dans Une Amie Dévouée ou encore dans Antoinette dans les Cévennes. Incarnant tantôt une Bianca ultra-féministe, tantôt un Lorenzo pas très familier avec les effusions de testostérone, elle nous fait rire à gorge déployée. Le clou du spectacle : les amis de Giovanni qui débarquent sur scène pour le carnaval de Venise… en drag. Peau d’homme est un spectacle féministe : après tout, la meilleure façon de dénoncer les privilèges des hommes, c’est en infiltrant leur milieu. Bonus : cette pièce de théâtre tend vers la comédie musicale, puisque les personnages s’élancent parfois en chansons, signées par nul autre que Ben Mazué ! De la commedia dell’arte en version 2025 !
Peau d’Homme au Théâtre Montparnasse, 31 rue de la Gaîté, Paris 14e. Jusqu’au 31 mai 2025.
numéro deux au théâtre tristan bernard
Le pitch. 1999, les auditions pour jouer le rôle de Harry Potter au cinéma sont ouvertes. Martin Hill, enfant de parents divorcés qui vit entre Londres et Paris, se retrouve le favori du casting. Motivé par son père adoré, il fait partie des deux finalistes, mais vous connaissez tous Daniel Radcliffe… car Martin Hill n’a pas été choisi. Peu après cet échec, sa vie devient un enfer. Son père décède en quelques mois d’une maladie, sa mère distante le récupère et se met en couple avec un homme qui le maltraite en secret. Martin grandit avec chaque année un nouvel opus de la saga qui lui rappelle la vie qu’il aurait pu avoir. Dépressif, isolé, il obtient un poste de vigile au Musée du Louvre, et rencontre Sophie. Comment Martin va-t-il dépasser ce mal-être que lui inspire son échec de casting vécu dix ans auparavant ?
Pourquoi on a aimé ? Que celui qui ne se programme jamais de marathon Harry Potter nous jette la première pierre philosophale. Numéro Deux, c’est un vrai retour en enfance, avec au programme : un gringalet aux lunettes rondes, la mélodie du générique si familière, les écharpes Gryffondor, les effets spéciaux de fumée et d’éclats de lumière. Mais loin d’être une réécriture de l’histoire du petit sorcier, cette pièce basée sur le livre de David Foenkinos raconte l’histoire fictive du dernier adversaire en lice pour le rôle d’Harry au cinéma. Cette infiltration dans les préparatifs de l’adaptation de la saga mondialement connue réjouit déjà les Potterheads de tous les âges !
Numéro Deux au Théâtre Tristan Bernard, 64 rue du Rocher, Paris 8e. Jusqu'au 2 mai.
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