Son nom, ses beaux cheveux noirs et son sourire XXL ont peut-être déjà croisé votre chemin. Il faut dire qu’Eleonora Galasso, la plus italienne des foodistas parisiennes suivie par 156k fans sur Instagram, ne passe jamais inaperçue ! Jusqu'à fin mars, cette éternelle gourmande installe carrément sa cuisine sur la scène du théâtre des Mathurins, dévoilant Dévorante, un spectacle surprenant par sa forme et ultra-puissant par son message. Une excellente surprise.
Un cours de cuisine interactif
Une chose à savoir sur Eleonora Galasso : elle ne vous laissera jamais mourir de faim, même au théâtre à 21h ! Les brochettes de tomates-mozza se refilent dans la salle tandis que l’espiègle Italienne, rayonnante, raconte son franc rapport à la nourriture tout en s’amusant des comportements sociaux et culinaires des Français, elle qui a fait de Paris sa maison. Servie par un texte hyper malin coécrit avec Chloé Froget, cette obsessionnelle de la pasta al pomodoro nous attendrit d’emblée et nous donne faim tout du long. Entre deux recettes, des apartés bien pensés font comprendre à l’assemblée que cette femme accomplie et heureuse est en réalité une survivante ayant subi des violences conjugales pendant pas moins de 9 ans…
Le parcours d’une rescapée
L’insoupçonnable réalité, c’est que la douce Eleonora a vécu sous l’emprise d’un tyran. Son spectacle Dévorante fait ainsi figure d’exutoire pour s’extirper enfin de ce tourbillon de culpabilité et de manipulations qui ont étiré son calvaire. À travers des pauses habilement amenées, on découvre l’horreur d’une relation avec un authentique pervers narcissique, de l’effet lune de miel à l’emprise jusqu’à la descente aux enfers, les coups et les blessures en option. Bien plus qu’un simple spectacle divertissant (ce qu’il est : on rit beaucoup ! ), ce seule-en-scène prend des airs de message d'alerte et d’espoir à l’attention de toutes et tous. La vigilance est de mise : si vous connaissez une personne en détresse, n’hésitez pas à l’emmener au théâtre pour ce “cours de cuisine intéractif”...
Dévorantes, jusqu’au 26 mars 2024.
© Pénélope Caillet
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