©Albane Gazel
À l’occasion de la sortie du livre Patronnes, nous avons rencontré son autrice Élodie Andriot. Cette trentenaire franco-britannique a traversé les mondes du journalisme, de la communication et de l'entrepreneuriat avant de retourner sur les bancs de l’école en s’interrogeant : “Pourquoi si peu de représentation féminine dans les hautes sphères du patronat ?” Son livre est l'occasion de remettre les pendules à l’heure à travers des portraits des femmes qui ont réussi.
Autour d’un café et d’une discussion à bâtons rompus, celle qui a interviewé 52 patronnes (parmi lesquelles Alexia Laroche-Joubert, Sylvie Tellier, Constance Benque, Delphine Arnault…) nous a résumé les 10 meilleurs conseils de ces femmes qui sont arrivées tout en haut. Suivez le guide.
Toujours agir comme une patronne
“Toutes celles que j’ai rencontrées possédaient ce trait de caractère en commun : elles se comportaient toutes comme des patronnes, avant même de le devenir.” En clair : toujours s’investir au max pour mieux légitimer son ascension par la suite. Par exemple, intransigeante, Sylvie Tellier checkait tous ses contrats elle-même, bien qu’elle soit Miss France.
Gérer la charge domestique
“Aujourd’hui, 72 % de la charge domestique incombe encore aux femmes, alors que la répartition des rôles dans la sphère privée est super importante”, affirme Élodie. En effet, il s’agit de faire en sorte qu’avoir des enfants ne soit pas un obstacle à la carrière en se déchargeant au maximum auprès du papa, des grands-parents ou de la nounou. CQFD !
Rester dans l’opérationnel
À l’aube de la trentaine, certaines femmes ont tendance à se mettre en “pré-retrait”, en prévision d’une grossesse potentielle. “L’erreur à ce moment-là, c’est de s’enfermer dans sa zone de confort et de ne plus vouloir en sortir… La décennie de la trentaine, c’est vraiment là où ça se passe.” La grossesse puis la maternité ne sont pas un frein à l’efficacité : avec une bonne organisation, les patronnes interrogées se sont toutes débrouillées pour éviter d’en faire un sujet.
Accepter d’être imparfaite
“Alexia Laroche-Joubert m’a confié qu’on ne devait pas faire croire aux jeunes filles qu’il fallait absolument être parfaite : il n’y a que 24h dans une journée.” La patronne est imparfaite, mais elle l’assume et elle fait avec. “Le modèle féminin doit être de facto imparfait. Sinon, il est tout simplement impossible pour les autres de s’identifier.”
Choisir ses batailles
Il y a un moment pour tout. Un temps pour les amis, un temps pour les études, un temps pour le travail et un temps pour sa vie privée. On ne peut pas mener de front trop de sujets en même temps tout en maintenant une bonne santé mentale et physique. Réconforter sa BFF tout juste larguée, séduire son mec, veiller à la survie de l’enfant et gérer de front ses projets dans la même journée, c’est carrément mission impossible ! Du coup : on répartit l’attention sur la semaine pour éviter le burn out.
Toujours garder ouvert le champ des possibles
Nathalie Balla (PDG La Redoute) le dit très bien, et c’est une phrase qu’Élodie a trouvé très percutante : “Si je n’avais pas été patronne, j’aurais été une très mauvaise mère.” Et oui, on peut être mère ET carriériste, c’est même l’idée de générer un modèle inspirant pour son enfant. On peut vouloir se hisser tout en haut, créer son projet, devenir entrepreneure… En réalité, tout est possible !
Se créer son réseau
Toutes les number one le clament haut et fort : l’entourage professionnel est pri-mor-dial. Avant tout, privilégier les relations désintéressées financièrement est un bon moyen de créer des liens. De plus, selon Fabienne Arata (directrice générale de Linkedin France), “On est toujours l’aidé ou l’aidant de quelqu’un, qui se souviendra de vous par la suite.” On n’hésite pas alors à prendre le temps de participer à des conférences, d’inviter à déjeuner une personne tout juste rencontrée… Élodie va plus loin : “Je m’oblige une fois par semaine à prendre un café avec une personne de ma sphère pro que je ne connais pas (encore) personnellement.”
Continuer à se former
“Il ne faut jamais arrêter d’apprendre. C’est Méka Brunel qui me l’a dit”, nous confie Élodie. En effet, cette méga girlboss franco-iranienne, présidente Europe d'Ivanhoé Cambridge puis directrice générale de Gecina jusqu’en avril dernier, n’a pas hésité à retourner elle aussi sur les bancs de l’école pour obtenir un MBA de HEC Paris. “Personne ne détient une vérité absolue ni une vérité figée. Le monde bouge, le monde change, et ce n’est qu’en apprenant continuellement de nouvelles choses et en faisant travailler son cerveau qu’on peut rester au top.”
Se débarrasser du syndrome de l’imposteur
“Le doute reste malheureusement le talon d’Achille de la gent féminine. Les attributs des femmes subissent des injonctions permanentes qu’il est parfois difficile de surmonter”, concède Élodie. La solution ? Prendre exemple sur Céline Lazorthes qui, après avoir cédé Leetchi au groupe Crédit Mutuel Arkéa, a déclaré tout naturellement créer la prochaine licorne (start-up valorisée à plus d’un milliard de dollar et non cotée en bourse) française, ou encore sur Delphine Ernotte, qui “adore le pouvoir” et n’a pas honte de le dire. Et toc !
Rester près du cash-flow
“La main sur la caisse, et les yeux rivés sur le budget !”, martèle Élodie. Gérer l’argent et la logistique, c’est l’antichambre du pouvoir. Sinon, il faut tout simplement être à la source du cash-flow, comme Marie Guillemot (KPMG France) qui était directrice des grands comptes avant de devenir la number one. En clair : des connaissances en compta, c’est boring mais nécessaire.
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