La femme de mon frère : le coup de cœur du festival de Cannes

Film de Monia Chokri avec Evelyne Brochu et Patrick Hivon

Le premier film de Monia Chokri fait parler de lui. Le pitch ? Les tribulations festives de deux trentenaires à Montréal qui ont du mal à s’engager dans la vie. La femme de mon frère, une comédie névrosée mais hautement feel good, récompensée par le prix du coup de cœur du jury catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes est à voir absolument.

Une trentenaire à la vie borderline

Extrait du film avec Anne-Elisabeth Bossé et Patrick Hivon

Sophia, c’est une trentenaire surdiplômée à l’égo surdimensionné, qui enchaîne les jobs précaires et n’arrive pas à trouver de relation sérieuse. Cette grande gueule a un avis sur tout, et évidemment toujours trop tranché… Bref, elle fatigue ses potes.

Le seul qui la supporte vraiment, c’est son frère Karim (Patrick Hivon dans Les Affamés), avec qui Sophia forme un duo fusionnel et sans complexe qui enchaîne soirées arrosées, relations sans lendemain et comportements auto-destructeurs. Bref, le borderline, ils en connaissent un rayon.

Ce binôme dysfonctionnel, véritable sujet du film, c’est une “base” fraternelle qui se substitue au rôle de la famille traditionnelle dans un esprit très Peter Pan des temps modernes. Les enfants perdus seront-ils sauver par la réalisatrice Monia Chokri ?

Une rencontre qui va tout changer

Malencontreusement enceinte, Sophia n’a aucune envie de poursuivre cette grossesse…. En accompagnant sa sœur avoir recours à son IVG, Karim recroise dans les couloirs de l'hôpital Eloïse - une ex qui avait éconduit le coureur de jupons. Décidément : on aime que ce qui nous résiste !

Bref : il retombe illico sous le charme de la gynéco de sa sœur (Évelyne Brochu dans Orphan Black)... et cette fois c’est la bonne. La love story peut commencer. C’est la douche froide pour Sophia.

Cette nouvelle relation et la maturité soudaine de son frère chamboule totalement le “système” de Sophia... Et c’est précisément ce que cherche à pointer du doigt la réalisatrice Monia Chokri avec “un film sur l’apprentissage de l’amour”.

La critique des mythes sociaux

Avec ce premier long métrage, la réalisatrice se concentre sur les failles du mythe de la famille recomposée et les stigmas d’une génération qui n’a pas su si bien que ça y trouver son équilibre.

C’est ce que met en lumière avec délicatesse Monia Chokri, avec entre autres, les parents de Sophia et Karim. Elle table sur des personnages attachants malgré leurs tares. Divorcés depuis des années, ils vivent encore ensemble, s’amusent et s’entendent mieux que jamais.

Pour leurs enfants, c’est plus compliqué. Le bazar de l’éducation a donné lieu à des trentenaires incapables de trouver leurs places dans la vie. En proie aux frustrations, Sophia est un personnage mal dans sa peau qui utilise le sarcasme comme mécanisme de défense. Seule, la vie l’oblige à s’ouvrir au monde. À quel prix ?

Au cinéma le 26 juin.

Découvrez aussi : When They See Us, la mini-série événement et Greta, un thriller New-Yorkais.

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