Les conseils d’une girl boss pour monter sa boîte

L’idée du siècle, vous la tenez mais ne savez pas quoi en faire. Parce qu’entreprendre fait (franchement) peur, la girl boss Carole Juge-Llewellyn a sorti fin avril son livre Boss Mama, où elle revient sur son parcours atypique d'entrepreneuse et explique comment monter son business. Il faut dire que Carole s’y connaît en entrepreneuriat : après avoir lancé Mommyville, un réseau social destiné aux futurs et jeunes parents isolés, elle crée en 2017 la marque JOONE, pionnière en cosmétiques bio pour nourrissons, hyper transparente sur la qualité de ses produits. Pour Do It In Paris, elle dévoile quelques-uns de ses conseils concrets pour se former un mindset de boss et surtout bien lancer son projet !

Son premier conseil “et sûrement le plus important” est déjà de trouver une idée qui nous anime et sur laquelle on pose un regard critique. Bien connaître son sujet et s’adapter au concret sans idéaliser son projet (“un piège fréquent dans lequel tombent beaucoup d’entrepreneur·euse·s, surtout au début !”) s’avère essentiel dans cette étape préliminaire.

Pour éviter cet écueil, Carole conseille de parler de son projet à ses proches, ami·e·s et même à sa famille. Si l’idée plait, une seule solution : arrêter de se poser des questions et enfin oser se lancer. Après tout, “il n'y a pas d’école de l’entrepreneuriat” et il faut accepter de s'aventurer seul·e dans ce milieu, même au risque de certaines déconvenues…

Pas de panique néanmoins puisqu’il existe des solutions simples pour garder son idée sur le long terme : il est d’abord essentiel qu'elle soit soutenue par des valeurs fortes, bien incarnées et que les conseils à suivre soient appliqués avec beaucoup de sérieux !

Impossible de lancer un projet sans un minimum d’enseignements théoriques, basés sur une recherche personnelle et bien fournie. Pour commencer, on planche à fond sur les conseils des grands noms de l'entrepreneuriat et du développement personnel.

Quelques recos ? Vous trouverez d’excellents apports dans La création d’entreprise de Robert Papin, The Strategy Pathfinder de Stephen Cummings et Duncan Angwin et dans Boss Mama of course ! Ces livres vous permettront de vous projeter et sont à compléter d’une lecture accrue de la Harvard Business Review, la revue spécialisée sur le monde de l’entreprise.

Après les apports théoriques, Carole Juge Llewellyn conseille de bien identifier sa clientèle et de se renseigner sur elle, en se confrontant directement à ses besoins. Un travail pas toujours très simple mais essentiel pour la suite : “En lui posant des questions et en identifiant précisément les besoins de la cible, on peut savoir si l’idée peut marcher ou non : si elle se tient toujours, on peut commencer à trouver des associé·e·s et monter son dossier !”

Si la création du dossier s’avère un projet solo, d’autres tâches sont impossibles à réaliser seul·e et nécessitent d’être bien entouré·e. Mais où trouver ses meilleurs acolytes ?

• Le B.A.BA : en prenant rendez-vous à la Chambre de Commerce et de l’Industrie pour se renseigner au mieux sur la création d'entreprise et les accompagnements proposés aux jeunes start-ups.
• Ensuite, en squattant les “start up events” d’Eventbrite, ces évènements réunissant professionnel·le·s et futur·e·s CEO pour les aider à se connecter. Gratuits, payants, focus sur le mentorship ou sur la levée de fond, il y en a pour tous les goûts : l'idéal pour découvrir le monde de l’entreprise !

En parallèle, on continue à monter son dossier et son business plan, qui définit la stratégie commerciale et financière de son entreprise. On y inclut enseignements théoriques, recherches de terrain, renseignements sur la cible ainsi qu’un agenda du projet et surtout, un budget sur plusieurs mois voir années. On hésite pas à s’aider de son réseau pour cette étape cruciale, en s’appuyant sur l’expérience de chacun·e mais en faisant très attention à la concurrence !

Enfin, on se retrouve devant l’étape la plus effrayante de tout projet entrepreneurial : trouver ses investisseur·euse·s.

Aïe, aïe, aïe… C’est la partie que redoute tout entrepreneur·euse : heureusement, avec un projet qui tient la route et un dossier impeccable, on minimise ses chances de se faire refouler. Pour présenter son projet, on enchaîne forcément les rendez-vous à la banque, pas très fun mais essentiels !

Des fonds privés existent aussi et proposent des opportunités intéressantes pour les jeunes boîtes. C’est notamment le cas de Sista qui accompagne les femmes dans leurs projets et cherche à diversifier l’entreprenariat ou encore de Station F, pionnier dans le domaine en orientant les nouvelles start-ups avec un programme dédié.

L’entrepreneuriat est cependant un métier très solitaire ; pour se lancer, il faut aussi accepter de se débrouiller “et d’avoir conscience de ses limites pour savoir où s’arrêter en cas de pépin”.

Monter sa boîte, c’est d’abord avoir un regard global sur ses équipes, savoir les manager avec une bonne lecture psychologique de chacun·e, garder un lien social et surtout beaucoup d’humanité. C’est aussi apprendre à dire non et à trancher, sans faire rentrer dans les décisions liées à l’entreprise l’affect ou les liens de proximité. Pas facile, facile !

Parfois, la vie personnelle et la vie professionnelle se retrouvent très imbriquées. Carole conseille ainsi : “J’évite de travailler avec mes ami·e·s : tes collègues ne sont pas tes potes et souvent, travailler avec des gens que l’on aime dans le privé n’amène que des histoires !”

Enfin, s’il fallait retenir UN conseil de Carole Juge Llewellyn, c’est bien celui d'arrêter de culpabiliser : “L’entrepreneuriat n’est pas qu’une hype Instagram, c'est un vrai mode de vie qui ne convient pas forcément à tout le monde. Cette profession n’est pas inconciliable avec ses envies persos mais nécessite beaucoup d'organisation et de communication.”

Merci à Carole Juge-Llewellyn. Retrouvez son livre ici et ses produits sur Joone.

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